Nerval Gérard de

Grand amoureux de l’Allemagne, qu’il considérait comme sa seconde patrie et où il allait souvent, Gérard Labrunie dit Gérard de Nerval (1808-1853) mit quarante-sept ans pour parcourir les quelque sept cent mètres qui séparaient sa maison natale, rue Saint-Martin à Paris, de la rue de la Vieille-Lanterne, où il se pendit à une grille de fer une nuit d’hiver… Après une enfance à la campagne, dans le pays de Valois, ce fils d’un médecin de la Grande Armée et d’une mère qui mourut jeune revient dans la capitale. Il y poursuit ses études et s’y lie avec Théophile Gautier. Il publie très tôt des poèmes patriotiques. Il traduit le Faust de Goethe à dix-neuf ans, puis traduira Schiller, Hoffmann et Heine (entre autres). Devenu journaliste, il trousse parallèlement des drames et des livrets d’opéra, parfois en collaboration avec Alexandre Dumas, avec lequel il visite Baden-Baden en 1838. En 1842, son grand amour, la cantatrice Jenny Colon, décède ; Nerval, déjà sujet à des hallucinations, sombre alors dans une folie intermittente. Cela ne l’empêche ni de continuer à voyager (Autriche, Orient, Italie, Belgique, Angleterre, Hollande) ni de tirer de ses voyages des articles et des livres somptueux : Voyage en Orient en 1851, Lorely en 1852. Mais c’est surtout grâce à ses contes et nouvelles fantastiques (ses chefs-d’œuvre Sylvie ou Aurélia) et à ses poésies romantiques (ses admirables Chimères) que Nerval se fera une place parmi les plus grands écrivains de langue française.

Chez Andersen :

Les Charmes de Baden-Baden

 

Photo de Gérard de Nerval